L’hyperthermie, une technique ancienne

 

Du laconicum des anciens thermes romains au sauna finlandais actuel, en passant par les huttes de sudation des Indiens d’ Amérique du Nord, toutes les civilisations ont utilisé l’hyperthermie. Car, faut-il le rappeler, l’élévation de la température est le premier moyen de défense de notre corps pour se « réparer » et lutter contre la maladie. Loin d’être une technique du passé, l’hyperthermie – ciblée ou globale – est aussi utilisée depuis des années par des hôpitaux, notamment en Allemagne et au Japon.

 

 

La chaleur particulière des infrarouges

 

Le sauna finlandais est aujourd’hui mondialement connu. Mais à cause de ses températures extrêmes (entre 80 et 95 °C), il est assorti de contre-indications impératives en direction des personnes souffrant de problèmes cardiaques – incluant les troubles circulatoires et de la tension – de problèmes rénaux, de diabète. Beaucoup mieux tolérée, la chaleur par infrarouge – mise au point au Japon en 1965 par le Dr Tadashi Ishikawa.

 

 

La différence avec le sauna conventionnel 

 

Au lieu de chauffer indirectement en réaction à la température très élevée de l’atmosphère de la cabine, le corps absorbe le rayonnement infrarouge pour élever sa température « de l’intérieur » de manière uniforme, générant une sudation supérieure au sauna traditionnel.

 

 

L’université de l’Arizona (Tucson) a réalisé entre 2013 et 2015 une étude pour évaluer l’hyperthermie modérée (28,5°C) par infrarouges sur des sujets stressés. L’expérimentation a confirmé le potentiel de la méthode en tant qu’outil antidépresseur sûr, rapide et aux effets durables. La chaleur ressentie au niveau de la peau active des régions du cortex liées au plaisir, qui sont justement en « panne » chez les déprimés. Des essais ont montré que l’hyperthermie stimulait les noyaux du raphé en lien avec le système sérotoninergique (de la sérotonine), modulant les influx sensoriels liés à la douleur et régulant l’humeur. L’hyperthermie augmente leur réponse antidépressive, ce qui a été confirmé depuis sur les humains. Ce qui tombe vraiment bien en cette période de faible luminosité qui engendre souvent un peu de mélancolie chez bon nombre d’entre nous…